2024 / Pas de nouvelle centrale nucléaire « Le Pen » à Fessenheim !
Veröffentlicht am 21.06.2024
Pas de nouvelle centrale nucléaire « Le Pen » à Fessenheim ! Élection parlementaire en France
Addenda actuel
Après la victoire du parti de droite Rassemblement National de Marine Le Pen aux élections européennes, le président français Emmanuel Macron a ordonné de nouvelles élections. Ces élections législatives en France auront lieu les 30 juin et 7 juillet 2024. Rien ne peut être exclu en cas de victoire électorale de la droite. Les populistes de droite tirent également leur pouvoir et leur force de conflits internationaux savamment mis en scène. Un futur gouvernement français de droite serait très probablement favorable à la construction de nouvelles centrales nucléaires à Fessenheim, également par amour du conflit avec l'Allemagne et la Suisse. En France également, les partis qui ont le plus parlé de la patrie pendant la campagne électorale se sont appuyés sur une énergie nucléaire coûteuse, non rentable et mettant en danger la patrie, et ont méprisé les alternatives rentables et respectueuses de l'environnement.
L’amour de la droite politique (mais aussi du président Macron) pour cette technologie démodée est étonnamment irrationnel. Dans la nouvelle centrale nucléaire de Flamanville, l'industrie nucléaire française se bat actuellement jusqu'à la mort financièrement et les centrales nucléaires rigides deviennent de moins en moins adaptées à l'électricité bon marché issue du soleil et de l'éolien, qui gagne également du terrain en France.
Du point de vue d'EDF, le site (de refroidissement) sur le Rhin, dans l'est de la France, plaiderait certainement en faveur d'une nouvelle centrale nucléaire à Fessenheim, si le changement climatique et la baisse du niveau des eaux du Rhin ne freinaient pas le projet. Officiellement, EDF n'a jamais renoncé à l'implantation.
Tout cela n’est encore qu’une thèse, une mauvaise possibilité envisageable, ni plus ni moins. Et le résultat des élections législatives n’est toujours pas connu. Néanmoins, nous devons être préparés.
Axel Mayer, membre du conseil d'administration de TRAS, (ancien) directeur général du BUND
Ce texte a été traduit par une machine sans être vérifié
Pas de nouvelle centrale nucléaire à Fessenheim !
A l'attention des médias,
une contribution au débat de
- Axel Mayer, Mitwelt Stiftung Oberrhein, (ancien) directeur du BUND dans le Rhin Supérieur
- Claude Ledergerber, vice-président de l’Association Trinationale de Protection Nucléaire - ATPN, Comité pour la Sauvegarde de Fessenheim et de la Plaine du Rhin - CSFR
à la version allemande
Les deux réacteurs de la centrale nucléaire française vieillissante de Fessenheim ont finalement été arrêtés le 22 février 2020 et le 29 juin 2020, après de longues batailles. Dans la majorité des cas, la joie était grande dans la région trinationale du Rhin supérieur, après avoir été si longtemps sous la menace d’un éventuel accident. Mais dans cette joie et ce soulagement, une question importante n'a pas été posée : celle de l’abandon contraignant et définitif de la construction d'une future centrale nucléaire sur le site de la centrale sur le Rhin. Il n'y a jamais eu de renoncement officiel et à long terme du site..
Le 10 avril 2022 aura lieu le premier tour des élections présidentielles françaises. Un futur gouvernement français populiste de droite ne serait pas le seul à pouvoir ressortir à tout moment le site de la centrale de Fessenheim du placard.
Le président Macron, technocrate et libéral sur le plan économique, mise sur la prétendue "arme miracle" qu'est le nucléaire dans la guerre perdue d'avance contre l'homme, le climat, l'environnement et la nature. Macron a annoncé la construction jusqu'à 14 nouveaux réacteurs nucléaires. De 2035 à 2050, six réacteurs EPR de la "nouvelle" génération devraient être raccordés au réseau, déclare Macron en ce mois de février 2022. Il souhaite également une prolongation des centrales nucléaires déjà vieillissantes, donc aussi du risque de dangerosité et si possible au-delà de 50 ans de fonctionnement.
Le publiciste d'extrême droite Éric Zemmour et la populiste d'extrême droite française Marine Le Pen défendent sans réserve le lien entre le pouvoir, les centrales nucléaires et l'arme nucléaire française. Marine Le Pen a même demandé en novembre 2021 la remise en service de la centrale nucléaire de Fessenheim, en cours de démantèlement, et certains élus de droite alsaciens soutiennent cette proposition. Ce qui prouve une fois de plus la méconnaissance totale et affligeante de la problématique du nucléaire, pour cette partie de l’échiquier politique. Le démantèlement des deux réacteurs est bien avancé et une réparation des centrales nucléaires vieillissantes est hors de prix. Les populistes de droite ont toutefois un flair très fin lorsqu'il s'agit de monter les gens les uns contre les autres par-delà les frontières, tout en tirant leur force de tels conflits, même mis en scène.
Du point de vue du producteur d'énergie (EDF) en quasi-faillite, le site (lié au refroidissement) sur le Rhin plaiderait tout à fait en faveur d'une nouvelle centrale nucléaire à Fessenheim, si le changement climatique et la baisse du niveau du Rhin ne venaient pas contrecarrer les calculs. Les dangers des nouveaux réacteurs nucléaires, le risque sismique dans le fossé rhénan, les coûts énormes et l’opposition trinationale massive à laquelle il faut s'attendre sur ce site plaident contre une nouvelle centrale nucléaire. Celui qui veut imposer politiquement une «ancienne-nouvelle» technologie à haut risque et qui a tiré les leçons des protestations massives à Wyhl, Fessenheim, Plogoff et Mallville, ne construit pas dans une région de protestation.
Le seul réacteur européen à eau pressurisée (EPR) actuellement en construction en France sera raccordé au réseau au plus tôt en 2024, avec douze ans de retard, et son coût sera presque six fois supérieur à la prévision. Il ne sera jamais rentable. Les deux EPR construits en Chine sont en train de se disloquer. L'histoire du nucléaire français n'est pas une success story, mais une histoire de dettes, de faillites, de malchances, de pannes, voire de falsifications. C'est ce que disent non seulement les mouvements écologistes, mais aussi le cours à long terme de l'action EDF. Les dettes de l’industrie nucléaire française et les centrales nucléaires de plus en plus délabrées menacent de conduire l'Etat à la ruine financière.
Le lobby nucléaire international s’était fait un peu oublié, pendant une courte période, après les nombreuses victimes de l'utilisation "civile" de l'énergie nucléaire, suite à Fukushima et Tchernobyl. Il n'a pas renoncé pour autant. En France, le "village nucléaire", -les vieilles et puissantes cordées de sociétés, de lobbyistes, de technocrates et de partis nucléaires- est bien vivant et étroitement lié à la force de frappe nucléaire.
Le réacteur européen à eau pressurisée EPR et les nouveaux petits réacteurs au thorium apportent de nouveaux dangers et des déchets nucléaires qui irradient pendant un million d'années. Le prétexte de la protection du climat est utilisé pour blanchir ces nouvelles centrales nucléaires, et pas seulement en France. Pourquoi des technocrates comme Monsieur Macron misent-ils sur une technologie à haut risque, dangereuse et coûteuse, alors qu'il existe des alternatives au coût maîtrisé, respectueuses de l'environnement et créatrices d'emplois et qui ne permettent pas de fabriquer des bombes atomiques ! D'où vient cette incapacité de la politique à tirer les leçons de ses anciennes erreurs ? Derrière le rêve d'un nucléaire renouvelé se cache l'espoir désespéré d'une poursuite du gaspillage et de la destruction, une poursuite de la surconsommation, de la dilapidation des matières premières, de l'extinction des espèces et aussi des futures armes nucléaires.
Un gouvernement français populiste de droite serait très probablement favorable, aussi par amour du conflit avec l’Allemagne, à la construction d'une nouvelle centrale nucléaire à Fessenheim, Un président fanatique du marché libre et non faussé comme M. Macron devrait au moins savoir compter et comprendre que l’énergie nucléaire est une réponse caduque face à l’urgence climatique
Ce que nous pouvons et devons opposer à cela, c'est une poursuite de la bonne coopération trinationale réussie par-delà les frontières. Une Europe des hommes, que nous pratiquons depuis bientôt 50 ans, depuis les premières protestations à Marckolsheim, Wyhl et Kaiseraugst.
- Axel Mayer, Mitwelt Stiftung Oberrhein, (ancien) directeur du BUND dans le Rhin supérieur.
- Claude Ledergerber, vice-président de TRAS-ATPN, CSFR